Covid-19 : la Maison Cassano "victime collatérale" de la crise
Spécialisée dans l’importation de vins et spiritueux italiens, la Maison Cassano travaille essentiellement avec les restaurateurs. Forcément, leur seconde mise sous cloche impacte directement l’activité de cette entreprise familiale d’Ennery qui fêtera son centenaire en 2023.
Florianne et Pauline Griso ont le moral en berne. À la tête de la Maison Cassano , les deux sœurs se battent avec les chiffres depuis que la Covid-19 a bouleversé le secteur de la restauration, principal levier de l’entreprise basée zone industrielle des Jonquières, à Ennery. Une petite boîte familiale née en 1923 et spécialisée dans l’importation de vins et spiritueux italiens. « En mai, après le premier confinement, c’était bien reparti. Les gens avaient envie de ressortir pour profiter des terrasses et de refaire travailler les restaurateurs ». Sauf que l’embellie a été de courte durée.
« Franchement, après tous les efforts consentis par les restaurateurs pour respecter les protocoles, nous ne croyions pas qu’ils devraient de nouveau fermer leur établissement jusqu’au 20 janvier. D’autant moins que le gouvernement avait promis qu’il n’y aurait pas de deuxième confinement… D’ailleurs, ce serait bien que l’on nous apporte la preuve qu’il y a eu des clusters dans les restaurants ! », soufflent les deux cheffes d’entreprise. Depuis fin octobre, du côté de la Maison Cassano, classée S1bis à l’instar de tous les secteurs dépendant de la restauration , la chute a été « plus violente ». Et ce ne sont pas les 1 500 € de compensations pour le seul mois de novembre qui suffiront à étancher les pertes sèches.
« Punies d’avoir bien travaillé »
« En avril, notre chiffre d’affaires a chuté de 77,6 %. La baisse a atteint plus de 80 % en novembre et ce sera pire pour décembre et janvier ». Les espoirs des deux sœurs d’être indemnisées se sont envolés le jour où elles ont appris que pour avoir droit aux mêmes aides que le secteur S1 (10 000 € maximum), il aurait fallu que la société perde 80 % de chiffre lors du premier confinement. Elles crient à l’injustice, estimant être « punies d’avoir trop bien travaillé ».
L’avenir ? « Carpe diem », répondent-elles. Difficile en effet de se projeter alors qu’une autre mauvaise nouvelle vient de tomber : leur loyer vient d’être augmenté de 50 %. « On commence à se persuader que 2021 sera une année longue, que les faillites seront nombreuses et que, pour ceux qui résisteront, la pente sera dure à remonter. »
Avec l’espoir de tenir le cap « grâce à une gestion en bon père de famille », Florianne et Pauline Griso retrouvent le sourire à l’évocation d’un futur entrepôt « à notre image » et, surtout, à l’évocation du centenaire de la Maison Cassano. La fête est prévue en 2023. D’ici là, elles espèrent sortir de ce « chaos ».